mardi 11 juin 2013

Selon Lucien Augé de Lassus (XIXe-XXe s.), le Sphinx de Guizeh “compte pour le moins soixante siècles”

L'homme de lettres, librettiste de Camille de Saint-Saëns, Lucien Augé de Lassus (1841-1914), fut aussi un passionné de voyages.
Voici quelques extraits du chapitre consacré au plateau de Guizeh, de son Voyage aux sept merveilles du monde, publié en 1878 :




Les pyramides ont un gardien digne d'elles, c'est le sphinx non moins illustre. Ce sphinx est l'aîné et le géant des sphinx de toute l'Egypte ; il faut y voir, paraît-il, la représentation du dieu Armachis. C'est une montagne taillée et complétée par des blocs rapportés de façon à représenter, non l'image entière d'un sphinx, mais tout au moins son buste. L'oreille a deux mètres de long, le nez un mètre soixante-dix-neuf centimètres. Jamais l'homme ne bâtit tête si formidable. Son antiquité n'est pas moins prodigieuse que sa taille ; on sait d'une façon certaine par une inscription du règne de Cheops que, sous ce prince, le sphinx existait déjà ; il compte pour le moins soixante siècles.
Le temps ne lui a pas été clément et l'homme moins encore, car, après la joie de dresser des idoles, l'homme n'a pas de joie plus grande que de les casser. Le nez est mutilé, et les joues ont de terribles balafres. Pauvre Armachis ! coiffé comme les princesses, il est beau cependant. Dans ses grands yeux flotte un regard mystérieux. Quelle implacable placidité dans ce large front !”

Texte numérisé par medterranées.net

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