samedi 25 mai 2013

Balthasar de Monconys (XVIIe s.) décrit le Sphinx de Guizeh comme “une hyène couchée dont il ne reste que la tête sur son col”

Illustration de l'auteur
Le diplomate français Balthasar de Monconys (1611-1665) était physicien et magistrat. Dans le but de remonter aux sources des enseignements de Pythagore, de Zoroastre et des alchimistes grecs et arabes, il effectua de nombreux voyages en Europe et en Orient, accompagné du fils du duc de Luynes, dont il était le précepteur.
En plus de ses ouvrages où il relata ses voyages à travers l'Europe et en Égypte, il publia quelques chroniques sur le peintre Johannes Vermeer qu'il rencontra en 1663.
De son ouvrage Journal des voyages de Monsieur de Monconys, première partie, 1665, j’ai extrait ces quelques lignes où il décrit, à sa manière, le Sphinx du Plateau de Guizeh.
Nous y noterons une interprétation, déjà rencontrée au cours de notre inventaire, faisant état d’une communication entre le puits de la Grande Pyramide et l’ “Idole” où officiaient, à leur manière, les prêtres égyptiens.
Détail de l'illustration ci-dessus, représentant la tête du Sphinx

“Je ne vous ennuierai point davantage dans la description d’une autre chambre (1) qui est au-dessous de celle-là, où l’on va par une allée de plain-pied. Au commencement de cette dernière de cent soixante-deux pieds, l’on voit l’ouverture d’un puits carré qui est fort profond, et où on ne descend point à cause des chauves-souris et autres animaux venimeux qu’il y peut avoir, dont il y a une bonne quantité dans toutes les chambres, car il n’y a aucune autre ouverture que celle de l’entrée.
L’on tient que ce puits va sous terre jusques à une Idole qui reste encore aujourd’hui environ à trois cents pas de la Pyramide, du côté du Sirok (2) : c’était une hyène couchée dont il ne reste que la tête sur son col, assez maltraitée, ayant le nez et le menton cassés ; mais ce qui reste est fort beau à voir, et l’on y remarque l’adresse d’un habile sculpteur qui ne cédait pas à ces Grecs qu’on admire par leurs ouvrages. Elle a vingt-six pieds de haut, et depuis les oreilles jusques au menton, quinze pieds. La tradition est que les prêtres venaient sous cette Idole par le puits de la Pyramide, et y rendaient les oracles. Il y a aussi un trou au-dessus de la tête, où un homme peut demeurer debout sans être vu, qui peut-être servait encore à la fourberie.”

(1) de la Grande Pyramide
(2) Quelle est la signification de ce mot ? Je n’y vois qu’une ressemblance avec le mot arabe “sharq”, qui signifie “orient, est, côté du soleil couchant”.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire