mardi 21 mai 2013

“Le Sphinx est ce qu'il y a de plus beau dans l'Écriture sacrée égyptienne” (Léon Mayou - XIXe s.)


Dans son ouvrage Les secrets des pyramides de Memphis, édité en 1894, Léon Mayou, qui se présentait lui-même comme un "simple géomètre de campagne", a exposé une théorie, fruit d'un "labeur ininterrompu" de 23 années, qui, toutefois, ne tarda pas à s'attirer les foudres de Gaston Maspero.
Cette théorie comportait, en complément, un développement sur le Sphinx qu’il décrivait, dans la préface de son ouvrage, en ces termes :“Le sphinx est le complément des pyramides, en même temps qu'il a été jusqu'à nos jours le gardien fidèle des secrets qu'elles renferment.”


“Le Grand Sphinx de Memphis est le complément des Pyramides du Groupe de Ghizeh.
On voit sortir le Nil du large poitrail du Sphinx, au-delà d'une montagne, venant d'un pays dans lequel vivent les lions. La tète d'homme qui couronne le corps du Sphinx indique que ce fleuve a été amené dans la Vallée égyptienne par le génie de l'homme. Les six cataractes ou rapides sont bien indiquées sur la barbe du Sphinx qui symbolise le flot du Nil dans les rapides. Lesdits parallélépipèdes rectangles placés à droite de la barbe symbolisent les lacs qui servent de sources au Nil. Ils sont en même nombre que les chambres de la Grande Pyramide et ils ont les mêmes proportions que ces chambres. Au-dessous de ces parallélépipèdes, sur le fronton du portique de ce que l'on était convenu d'appeler un petit temple, et à droite, en retour, on remarque en trois endroits différents, trois traits horizontaux surmontés d'un lion, à l'extrémité desquels se trouve placé un homme. Cet homme semble tirer avec violence sur ces trois traits, qui sont encore le Nil Bleu, le Sobat et le Nil Blanc (...), afin de les attirer dans la Vallée égyptienne qui est symbolisée par les jambes du Sphinx. Cette explication seule pourrait suffire, étant donné l'expression de violence de l'homme tirant sur ces trois traits pour établir que le Nil a été créé de main d'homme.
Le Sphinx, en résumé, est ce qu'il y a de plus beau dans l'idéographie ou Écriture sacrée égyptienne. Quelle merveilleuse façon d'écrire sa pensée !"

Commentaires de Gaston Maspero, cités par Léon Mayou dans la préface de l’ouvrage.
(Une note de ce blog sera ultérieurement consacrée à Gaston Maspero)

“Quant au sphinx il est d'une antiquité plus haute que les pyramides. Il était, suivant l'opinion généralement adoptée, une représentation du dieu Soleil, que l'on adorait dans la
ville voisine d'Iléliopolis. C'est un bloc énorme de calcaire marneux. Peut-être, à l'origine, affectail-il la forme rudimentaire du lion couché et cela a-t-il donné l'idée de le tailler en vue de lui donner l'aspect que nous lui connaissons.
La partie saillante qui est visible sur le poitrail, et où M. Mayou voit le symbole du Nil avec ses six cataractes, est un reste de la barbe du sphinx ou le vestige d'une figure humaine. Dans les fouilles faites pour dégager le sphinx du sable qui le recouvrait en partie et auxquelles j'assistais, on a mis au jour des fragments informes do celle barbe ou de cette figure.
Malgré les travaux considérables de ces dernières années, et qui ont dissipé en partie les ténèbres qui recouvrent l'ancienne Egypte, certains savants continuent à donner une interprétation nouvelle aux inscriptions des monuments égyptiens.”
Source : Gallica

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