dimanche 23 juin 2013

“Le visage d’une fille, des ailes d’oiseau, et tout le reste du corps, ou d’un chien, ou d’un lion” (Urbain Chevreau - XVIIe s. - décrivant le Sphinx)

Cliché de Zangaki
L'écrivain français Urbain Chevreau (1613-1701) a passé sa vie à voyager. Il fit notamment un long séjour à la cour de Suède où il fut secrétaire des commandements de la reine Christine.
Son Histoire du monde comporte huit volumes. Le texte ci-dessous est extrait du chapitre VII du volume 6.
Quant à savoir si Urbain Chevreau, tout grand voyageur qu'il était, a réellement visité le plateau d Guizeh, l'histoire ne le dit pas...

“Au devant de ces Pyramides, on voyait un monstre que l’on nomme Sphinx, d’un marbre dur et poli, qui avait le visage d’une fille, des ailes d’oiseau, et tout le reste du corps, ou d’un chien, ou d’un lion. La tête, si l’on en veut croire Pline, était de cent deux pieds de tour, prise par le front ; sa longueur, de cent quarante-trois ; sa hauteur depuis le ventre jusques au sommet, de soixante et dix, si l’on s’en rapporte à des manuscrits.
L’on peut voir la correction de Frederic Gronovius sur ce passage. Ce n’est, comme dit Belon, qu’une grande tête posée sur un cube, au côté droit de la grande Pyramide, à l’Orient, tournée vers le Caire. (...)
Pour le Sphinx, il a vingt-six pieds de hauteur, quinze depuis l’oreille jusques au menton ; il est taillé dans la roche vive d’où il n’a jamais été séparé. C’est ce qu’en dit ce voyageur (*); il est aisé de juger par là que ce ne peut être la même tête dont Pline a parlé. Ce Sphinx, nommé par les Arabes Abul-hon, ou comme ils l’écrivent Abul-houl, est creux, et rempli de sable ; il a par derrière une cave ou grotte qui va sous terre.”

(*) Synésios de Cyrène ?

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