dimanche 23 juin 2013

“Un accident de rocher (transformé en) une figure d'une monstrueuse grandeur” (propos d’architectes du XIXe s. sur le Sphinx)

Au cours d'un voyage qu'ils firent, en 1843-1844, en Grèce et au Levant, les architectes Antoine Marie Chenavard (1787-1883) et Jean-Michel Dalgabio (1788-1852 ou 1854), accompagnés par le peintre Étienne Rey (1789-1867), firent halte au pied des pyramides. La relation de ce périple a été faite par A. M. Chenavard dans l'ouvrage Voyage en Grèce et dans le Levant, édité en 1849.
Extrait de l’ouvrage consacré au Sphinx :

“Au sud de la grande pyramide apparaît au-dessus des sables la tête du Sphinx ; sa forme est celle d'un lion assis à tête humaine. Les sables qui s'élèvent jusqu'au niveau de la croupe ont été fouillés à la partie antérieure, pour reconnaître la hauteur de ce colosse.
Elle est de vingt-quatre mètres depuis le sol sur lequel les pieds reposent jusqu'au dessus de la tête ; celle-ci, depuis le menton jusqu au sommet, a huit mètres cinquante-cinq centimètres de hauteur ; c'est la plus grande figure d'homme ou d'animal que les Égyptiens aient sculptée.
Ce Sphinx a été taillé dans le rocher qui fut aplani pour former l'assiette des pyramides. Les couches de la pierre forment des sillons horizontaux sur la face et sur la coiffure. On croit distinguer encore la couleur cuivrée dont il avait été peint.
Peut-on s'étonner en voyant les Égyptiens se jouer d'un accident du rocher et en former une figure d'une monstrueuse grandeur, qu'ils aient élevé ces hautes pyramides, dont le but était d'une bien plus grande importance ?
Le type de la tête du Sphinx, dont le nez est la seule partie qui soit ruinée, est celui que l'on remarque dans toutes les statues égyptiennes, et les proportions sur cette immense échelle y sont fidèlement observées.”

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